Pour préparer notre Congrès qui aura lieu les 13 et 14 septembre prochains, de nombreuses rencontres et événements ponctuent le chemin. Les conventions territoriales de printemps en font partie et permettent d’une part d’élire les délégué·es et d’autre part, de poursuivre le travail sur les propositions pour les jeunesses qui seront présentées et débattues au Congrès, dont le thème est : « Jeunesses : le droit au bonheur ! ». Retour sur la convention territoriale de Léo Lagrange Nord-Île-de-France (LLNIDF) qui a eu lieu vendredi 24 mai.
« Lors de cette convention, nous allons nommer les délégué·es de notre région pour le conseil fédéral fin juin et le congrès, n’hésitez pas à vous inscrire et à nous rejoindre ! » introduit Frédéric Fauvet président de LLNIDF.
Oussouf Siby, co-président de la convention territoriale de LLNIDF, poursuit avec les objectifs de la soirée et s’adresse particulièrement aux jeunes venu·es nombreux·euses, avec leurs animateur·rices Léo : « Vous allez alimenter la réflexion collective, dites ce que vous pensez, sans tabou. Nous devrons arriver au congrès avec des propositions abouties, entre autres grâce à vos expressions et témoignages. Nous devons partir du concret, des difficultés que vous rencontrez au quotidien, soyez force de proposition et merci d’être là ! »
« Palabres sous les étoiles » : un jeu de rôle pour débattre
Comme il est de coutume chaque année, une trame et un thème sont proposés aux régions pour l’organisation des conventions territoriales. Benjamin Mauduit, responsable du plaidoyer et des représentations extérieures, explique l’importance du débat chez Léo puis présente le jeu « Palabres sous les étoiles » qui va permettre aux participant·es de débattre.
Des propositions pour les jeunesses ont été débattues depuis plusieurs mois et sont mises au débat, les participant·es se retrouvent en petits groupes et doivent endosser l’un des rôles suivants qui influencera leur manière d’émettre leurs avis et argumentaires :
- L’optimiste
- L’indécis
- Le philosophe
- Le rebelle
- Le réaliste – pragmatique
- Le pessimiste
- Le diplomate
- Le créatif
Benjamin rappelle les règles d’or du débat : l’écoute, le respect, l’importance des faits par rapport aux croyances, la profondeur de la réflexion et l’ouverture. Il insiste sur la conscience de soi : « soyons aussi vigilants quant à nos propres défauts ! Et humbles ! »
La soixantaine de participant·es est répartie dans différentes salles avec un·e animateur·rice qui sera garant du bon déroulement du jeu et rappellera les règles.
Débattre en groupe puis voter pour ou contre une proposition
Les groupes ont 1 heure pour débattre. Après la présentation de la proposition par l’animateur·rice dans chaque groupe et le rappelle des règles d’or du débat, chacun·e prend quelques minutes pour réfléchir et noter pour soi quelques idées, arguments, voire effectuer quelques recherches sur le web pour étayer ses arguments. Pour ou contre ? Ils et elles devront trancher et éventuellement améliorer et faire évoluer la proposition.
30 minutes sont ensuite consacrées au débat au sein de chaque groupe, en sachant que les débatteur·rices doivent tenir aussi leur rôle ! Un rebelle, un philosophe ou un indécis n’exprimeront pas leurs avis et arguments de la même manière ! Parfois certain·es s’interrogent : est-ce mon rôle qui prend le dessus sur mes avis personnels ?!
On peut deviner le mouvement de la pensée chez les participant·es qui réfléchissent à comment communiquer leurs positions tout en jouant leur rôle !
Au bout des 30 minutes de débat, chaque groupe doit voter pour ou contre la proposition qui lui a été confiée et évoquer les évolutions souhaitées. Et enfin, les rôles sont dévoilés ! Très souvent, les participant·es ont deviné assez facilement qui était l’indécis, le philosophe ou le créatif !
Tout le monde se retrouve à nouveau en plénière pour partager les positions de chaque groupe sur sa proposition.
Revenu minimum, capital de départ et rôle du SNU pour devenir citoyen
Un revenu minimum aux jeunes ou aux parents : pour ou contre ? Un 1er groupe via son rapporteur prend la parole. « Nous nous sommes d’abord interrogés sur les notions de plaisir, de bonheur, un revenu minimum à quel âge, pendant combien de temps et suivant quels critères ? Nous avons voté à 7 pour et 1 contre. Nous avons pensé que le revenu minimum pourrait être partagé entre le jeune et sa famille, une solution médiane. »
Un autre rapporteur prend la parole, ses camarades d’un soir se sont interrogés sur la proposition suivante : « le SNU contribue-t-il à ce que les jeunes deviennent de meilleurs citoyens ? ». 4 ont voté contre, 2 pour et 2 sont restés indécis. Les débatteur·rices opposés expliquent : « on devient citoyen tout au long de la vie, de différentes manières. » Les votants pour répondent : « la vie en collectif pendant le SNU est une bonne chose et permet de rencontrer des professionnels comme les policiers. » Le groupe apporte une évolution à la proposition : le SNU ne devrait pas être réservé aux jeunes ayant la nationalité française, « les autres aussi en auraient besoin ».
2 groupes ont réfléchi à l’attribution d’un capital de départ dans la vie. Majoritairement pour, il·elles ont émis des pistes d’amélioration de cette proposition : l’accompagnement dans la gestion de ce capital sera important, tout comme aider les jeunes à définir leur projet. Il a aussi été évoqué la possibilité de majorer ce capital de départ en fonction de la situation sociale des jeunes, et donc davantage pour les plus précaires. Ce capital aiderait à lutter contre les déterminismes sociaux, toutefois, quid du capital social et culturel ?
Des commissions police-jeunesse et un pass transport SNCF à 30€
« Créer des commissions sécurité, police et jeunesse à l’échelle départementale, zonale ou nationale, pour renouer le dialogue et la médiation » était l’une des propositions mise au débat et pour laquelle les échanges ont été nourris pendant la phase en groupe ! Si 6 sont pour et 2 contre, c’est avec de nombreuses modifications apportées ! Le rapporteur énonce pêle-mêle : « les rencontres police-jeunesse devront mobiliser des médias artistiques comme le théâtre, cette commission ne devra pas être placée sous l’égide du Ministère de l’intérieur et sa composition devra être revue et intégrer par exemple des acteurs de l’éducation populaire, des parents. Enfin, des étapes en amont pour préparer cette commission seront indispensables ainsi qu’une réforme de l’IGPN ! » Et les voix contre affirment que le vrai problème se trouve ailleurs : dans les conditions socio-économiques d’existence des personnes et la suppression de nombreux postes de travailleurs sociaux.
Dernière proposition partagée avec l’assemblée : la création d’un pass transport SNCF à 30€ pour voyager en illimité dans les TER et Intercités. 5 pour et 3 contre. Pourquoi contre ? Car la proposition ne va pas assez loin, elle exclut les voyages en Europe et ne prend pas en compte les jeunes de 16 ans qui n’auraient de toute façon pas les moyens de voyager seuls, car ne pourraient pas financer les autres dépenses incontournables. Est évoqué un billet collectif. Les votants pour vont aussi dans ce sens et estiment que cette mesure permettrait aux associations d’organiser avec les jeunes des séjours itinérants en collectif.
A chaque fois, les groupes étaient également interrogés sur leur expérience du débat. Toutes et tous ont apprécié l’exercice, le trouvant très enrichissant. En particulier la rencontre avec des avis différents ! « C’était super bien car nous avions des avis divergents. C’était intéressant de comprendre les points de vue des autres sur le poids de l’argent dans la vie, après le collège », témoigne un jeune débatteur.
3 propositions mises au vote pendant le Congrès
Benjamin conclut la convention en rappelant que toutes les autres régions Léo se sont prêtées au même exercice, les comptes-rendus de l’ensemble des propositions vont lui être adressés. « Ces propositions seront relues, reformulées et au Congrès nous choisirons les 3 qui sont les plus polémiques entre nous. Nous débattrons et nous voterons ! »
Et la Fédération Léo Lagrange s’engagera à porter et défendre ces propositions auprès des pouvoirs publics.
Le saviez-vous ? Un jeu de rôle sur le modèle du tribunal a été créé pour débattre pendant les conventions territoriales d’hiver et peut être utilisé plus largement dans nos structures. Voici la ressource pour jouer avec nos publics !
Pour garder le contact :
Benjamin Mauduit
Responsable plaidoyer et représentations extérieures
benjamin.mauduit@leolagrange.org