Par Frédéric di Piazza
« Nous allons au-devant de la vie »
par Jean Nocher
et les J.E.U.N.E.S.
Jeunes
Équipes
Unies pour une
Nouvelle
Économie
Sociale
CD n°4 de l’Anthologie sonore du socialisme, éditions Frémeaux & Associés.
Jean Rocher
Jean Rocher, de son vrai nom Gaston Charon
Figure de la gauche, du front populaire et de la résistance.
Lycée Henri-IV
École normale supérieure
Journaliste, homme politique, résistant, producteur, producteur de télévision
Ses engagements des années 1930 le situent clairement à gauche : il est membre de la CGTU, et actif au sein du Mouvement Amsterdam-Pleyel, deux organisations où les communistes sont très nombreux, et fonde, en 1934, les Jeunes équipes unies pour une nouvelle économie sociale (JEUNES), dont l’idéologie est assez proche de celle de Jacques Duboin, et qui soutiennent Léon Blum.
Il rejoint l’Union démocratique et socialiste de la Résistance (UDSR), auquel adhérait également François Mitterrand. Nocher devient alors l’un des principaux rédacteurs de L’Étincelle, journal du Rassemblement du peuple français (RPF), le parti fondé par le général de Gaulle en 1947.
« Nous allons au-devant de la vie » 1936
Oui Jeunesse
Oui Jeunesse
Le vieux monde s’écroule
Dans les douleurs et dans les larmes
Dans le sang, dans la faim
Le vieux monde croule sous sa misère
Le vieux monde croule sous sa bêtise
Le vieux monde crève de sa belle mort, de sa hideuse mort
Crèverons nous avec lui ? NON
Vivrons-nous après lui ? OUI
Alors mes camarades il faut le remplacer
Qui le remplacera ? NOUS JEUNES NOUS VOULONS VIVRE ET NON CREVER
Crever… nous avons 25 ans, nous aimons la vie comme l’amour
Et ils n’ont su nous apprendre qu’à crever, qu’à
Ils nous ont appris les milles et une manière et d’crever
Crever d’inanition
Crever dans les prisons
Crever dans les camps de concentration
Crever dans les tranchées
Crever dans les barbelés
Crever dans l’itérité, dans la boue, dans la gadoue, dans les trous, dans les poux
Comme des fous
15 millions d’hommes tuées
15 millions de macabées
30 millions de femmes qui pleurent
Il n’y a plus de vainqueur
Vous nos ainés, vous avez tous été vaincus
Nous voulons réapprendre à vivre libre
Vivre, manger à sa faim
Etre rassurer du lendemain
Travailler d’un même cœur à une œuvre commune
Trouver une âme sœur et chacun sa chacune
Semer la vie après sois
Oui mais les petits enfants n’ont pas assez de lait
Car les mamans n’ont pas assez de sous
Comment pourrions-nous aimer quand nous manquons de tout
On ne fait pas un couple avec deux chômeurs
On ne fait pas un foyer avec deux dénuements
Il ne doit plus y avoir un seul misérable
Car le monde est riche comme le paradis perdu
Le blé de 3 moissons pourris dans les silos
L’vin de l’an dernier coule dans les rivières
On r’jette les poissons à l’eau
On fou l’café en l’air
On pilonne les autos
On assèche les rivières
On brûle les cochons trop gros
Et on entraire les vaches laitières
Abondance partout
Mais les hommes sont fous, fous d’crever l’estomac vide devant les greniers pleins
Fous d’se crever d’turbin aux pieds d’leurs machines
Hommes libres
Chacun de vous dispose de 100 esclaves de fer
De 100 esclaves dociles
Puissants comme la mer
Bien polis, bien civiles
Debout les champs, debout les villes
Debout les damnés de la terre
Les ???
Hommes libres ces richesses sont à vous
Mais vous êtes esclaves de l’argent
Esclaves de vos quat’sous
Esclaves de leurs millions
De leurs profits et de leurs munitions
De leur antienne et de leur conseil d’administration
De leur déflation, de leur dévaluation
D’leur inflation et de leur réévaluation
De leur digression et de leur concession
De leur destruction et de leur extermination
De leurs circonvolutions et de leurs circonlocutions
Qu’est-ce que vous attendez vous, pour faire la révolution
Qu’est-ce que vous attendez vous, pour faire la distribution
Les machines ont fait votre esclavage parce qu’elles ne sont pas à vous
Les machines feront votre libération lorsqu’elles seront à vous
Debout Jeunesse
Abat les profiteurs, les charognards, les batteleurs, les tueurs
Debout Jeunesse
Debout contre tes oppresseurs
Debout contre les marchands de viande